Le monde du sport était autrefois plutôt simple. Au baseball, les joueurs n’avaient qu’à se présenter au marbre et frapper la balle. Alors que le football consistait surtout en une série de X et de O sur un tableau. Même le poker, un jeu individuel qui n’était en fait limité qu’à la main possible tirée de 52 cartes. Les temps ont changé.

Le développement des ordinateurs a provoqué dans le domaine sportif l’établissement d’une nouvelle ère orientée sur les données. Le monde de l’information et de l’analytique a changé pour toujours la façon dont les jeux sont joués.

Voici seulement trois exemples de ces changements.

Billy Bean et la montée de la sabermétrie (Sabermetrics)

Si vous avez déjà vu le film de 2011 Moneyball : L’art de gagner, mettant en vedette Brad Pitt, alors vous connaissez Billy Beane. Selon l’IMDB, ce film raconte :

« Billy Beane, le directeur général des A’s d’Oakland, réussit avec un petit budget à former une équipe de baseball en utilisant des analyses générées par ordinateur pour aller chercher de nouveaux joueurs. »

Cela ne semble pas très excitant... comment un film complet sur l’analytique peut-il être intéressant? Ce fut pourtant un succès en salle et auprès de la critique.

Beane est un ancien joueur et membre de la direction. Il a eu une belle carrière, mais c’est plus tard qu’il a laissé sa marque au baseball, en utilisant les statistiques analytiques. Il a utilisé ce qu’on appelle les sabermetrics, c’est-à-dire l’analyse empirique du baseball et, plus particulièrement, de la mesure de l’activité en jeu.

Cette analyse comprend les données au bâton, au champ et les lancers. Les résultats forment entre autres des statistiques populaires en sabermétrie qui se nomment Value Over Replacement Player (VORP), Wins Above Replacement (WAR) et Batting Average On Balls In Play (BABIP).

Il y a beaucoup de mathématiques et de calculs de haut niveau qui sont pris en compte. Si tout ceci vous dépasse un peu, écoutez le film dont nous avons parlé ou lisez le livre du même titre. Vous verrez comment le baseball tel qu’on le connaissait en a été changé.

Comme Beane l’a dit, « Il faut s’adapter ou disparaître. »

WSOP 2016 - le November Nine

WSOP 2016 - le November Nine

Le poker n’est pas toujours un jeu individuel

En 2008, les World Series of Poker (WSOP) ont introduit le concept de « November Nine ». En bref, le jeu s’est arrêté lorsque les finalistes du Main Event annuel à buy-in de 10 000 $ ont atteint la table finale, ce qui leur a donné une pause de presque quatre mois. Ceci a permis une progression de l’excitation et de l’attente pour les admirateurs et les médias, mais a aussi ouvert la porte à un changement de tactique des joueurs.

Les joueurs ont vite réalisé que, avec une première place où ils pourraient empocher 8 millions de dollars (et parfois même plus), ils avaient tout intérêt à mettre toutes les chances de leur côté. Souvent, cela signifiait engager un entraîneur pour étudier les techniques de jeu, corriger les faiblesses et analyser les mains. Avec à leur disposition des centaines de livres sur le poker, des sites d’entraînement en ligne et des outils comme la calculatrice de probabilités, les joueurs n’avaient pas le temps de s’asseoir sur leurs lauriers.

Cela signifiait également qu’ils pouvaient rassembler une équipe qui les aiderait lors de leur passage à la table finale. Bien que le poker soit un jeu individuel, le jeu a changé en ce sens que les joueurs ont pu demander de l’aide à leurs amis. Comme le November Nine a été diffusé mondialement avec un différé (habituellement de 15 à 30 minutes), les amis des joueurs ont pu observer leur jeu et leur rapporter, lors des pauses ou entre deux mains, ce qui arrivait exactement.

Avec autant d’informations à portée de main, le pourcentage VPIP (pourcentage moyen des fois où un joueur contribue volontairement au pot), le pourcentage PFR (le nombre de fois où un joueur relance avant le flop) et le pourcentage WTSD (le nombre de fois où un joueur veut suivre jusqu’à l’abattage après avoir vu le flop) ne sont que trois exemples de statistiques qui ont contribué à développer le monde du poker. Il était donc tout à fait logique pour les joueurs d’utiliser la puissance des statistiques au profit d’une bonne prise de décision.

Des équipes de la NFL commencent à engager des gestionnaires de l’analytique

Au début 2016, les Browns de Cleveland ont engagé Paul DePodesta, un expert en analytique, comme directeur de la stratégie. Si vous avez vu le film Moneyball : L’art de gagner, alors vous serez intéressé d’apprendre que le personnage de Jonah Hill, Peter Brand, s’inspire de DePodesta, un diplômé de Harvard.

Il a été recruté, comme Jimmy Haslam (le propriétaire des Browns) l’aurait dit, pour « ajouter une dimension critique [au] bureau de la direction ». C’est parce que l’équipe, souvent perdante dans la NFL, était déterminée à adopter l’analytique.

« Je me concentre à apporter tout ce que je peux de mon expérience et de mes idées pour collaborer avec l’équipe afin de nous aider à être mieux renseignés et à prendre les bonnes décisions », a dit DePodesta à l’époque.

Ce n’était pas une approche classique pour une franchise de football, mais c’était la preuve de leur espoir que l’analytique pourrait changer la face du jeu autant que pour le baseball, surtout en aidant au développement des joueurs et à l’avancement de la science sportive.

Malheureusement pour les Browns, les effets n’ont pas été immédiats et ils ont terminé les derniers de la ligue en 2016 (1-15). Ces changements prennent cependant du temps. Ils ont maintenant le premier choix au repêchage 2017 de la NFL. Nous devrons attendre pour voir si DePodesta et les autres feront le bon choix, mais il est certain qu’ils utiliseront l’analytique dans leur décision.

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Chad Holloway est un gagnant du bracelet 2013 de la World Series of Poker et le directeur des médias du Mid-States Poker Tour. Auparavant, il a passé six années à parcourir le monde en tant que rédacteur en chef et reporter en direct pour PokerNews. 

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