La plupart des joueurs amateurs se heurtent constamment à l’une des grandes difficultés du poker : décider du montant à miser. Lorsqu’ils sont confrontés à un nombre pratiquement infini de mises, ils choisissent bien souvent de miser en fonction de la valeur de leur main. En ne considérant que ce facteur, ils ratent la chance d’accroître la valeur du pot.

Outre la valeur de votre main, vous devez tenir compte de la composition du tableau, de votre image, de l’image de votre adversaire, de la valeur probable de la main de votre adversaire et de nombreux autres facteurs. Afin de maximiser vos profits au poker, vous devez comprendre non seulement à quel moment miser, mais également combien miser.

Mises par défaut – tableaux coordonnés

En général, vous devriez décider d’un montant à miser par défaut et l’utiliser lors de situations similaires et fréquentes. De cette façon, votre jeu sera plus difficile à lire, puisque le montant de votre mise est basé sur la situation et non sur la valeur de votre main. Toutefois, plutôt que de jouer de cette manière, la plupart des joueurs amateurs misent en fonction de la valeur de la main qu’ils croient posséder.

Par exemple, ils miseront 5 $ dans un pot de 15 $ s’ils ont une main comme Ks-Jc ou Ts-9h sur un tableau Qh-Jh-5d (mains qu’ils estiment marginales), mais ils miseront 12 $ avec une main A-Q ou Kh-Th (mains qu’ils jugent fortes). Dès que leurs adversaires constatent cette tendance, ils s’ajustent et les battent facilement.

Mises par défaut – tableaux coordonnés

Mises par défaut – tableaux non coordonnés

Si vous vous trouvez devant un tableau non coordonné comme As-8h-5c et Kd-6s-2h, vous devez miser un montant s’élevant entre le tiers et la demie de la valeur du pot. Si vous optez pour une mise de valeur, vous devez miser un montant que votre adversaire peut raisonnablement suivre avec une main marginale, notamment une paire moyenne. Si vous décidez de bluffer, nul besoin de miser un gros montant parce qu’en général, votre adversaire aura de la difficulté à déterminer s’il a une bonne main sur un tableau non coordonné.

Vous constaterez que certains amateurs, s’ils ont de fortes mains, misent gros (environ la valeur du pot) au moment du flop et du turn, car ils espèrent ainsi que leurs adversaires jetteront leurs mains à tirage. Par exemple, un premier joueur relance le jeu avec une main comme K-J et l’un de ses adversaires suit. Le joueur à l’origine de la relance mise ensuite la valeur du pot sur un tableau Ks-9s-5d.

En règle générale, au moment du flop et du turn sur un tableau coordonné, c’est-à-dire un tableau qui offre de multiples tirages possibles comme Qh-Jh-7s et 7d-6d-4h, vous devez miser un montant s’élevant entre les deux tiers et les trois quarts de la valeur du pot. Dans ces scénarios, vous faites une mise de valeur afin que l’un de vos adversaires susceptibles d’avoir une main à tirage enchérisse le pot.

Lorsque vous bluffez, vous devez miser un montant susceptible d’inciter votre adversaire à passer avec une main marginale. Notez que si votre mise est trop basse, votre adversaire pourrait suivre avec un large éventail de mains marginales meilleures que la vôtre, ce qui est l’exact opposé de ce que vous voulez réaliser lorsque vous bluffez.

Ajuster le montant de votre mise

Même si c’est généralement une bonne idée de fonder le montant de votre mise sur la composition du tableau lors des premiers tours d’enchère (lorsque votre adversaire détient peu de renseignements, voire aucun, sur votre style de jeu), il est avisé d’adapter vos mises au fur et à mesure que le jeu progresse afin d’atteindre votre objectif. Si vous voulez que votre adversaire passe, choisissez une mise qui l’incitera à passer. Si vous voulez que votre adversaire suive, choisissez une mise qui l’incitera à suivre.

Ajuster le montant de votre mise

Quand miser de petits montants?

La principale situation qui commande de miser plus faiblement qu’en temps normal survient lorsque votre éventail de mains est beaucoup plus vaste que celui de votre adversaire. Par exemple, supposons qu’un joueur agressif relance le jeu en milieu de position et que vous sur-relancez ensuite à partir de la position du big blind. Dans ce scénario, vous devriez disposer d’un éventail de mains anormalement fort, étant donné que vous suivez la relance pré-flop de votre adversaire avec votre éventail de mains jouables.

Si votre adversaire suit et que le flop donne 8-2-2, vous devez presque assurément enchérir d’une petite mise équivalant au quart de la valeur du pot. Il est fort probable que le flop n’avantage aucunement votre adversaire et que vous disposiez d’un plus large éventail de mains, étant donné qu’il a uniquement suivi votre sur-relance pré-flop.

Vous devriez également miser moins qu’à l’habitude si vous pensez que votre adversaire a un faible éventail de mains et vous voulez qu’il suive. Supposons qu’au moment du river vous ayez en main un brelan constitué de la plus haute carte du tableau, ce que vous croyez être la meilleure main dans la plupart des situations. Vous pensez que votre adversaire a probablement une paire moyenne ou petite, ce qui constitue une mauvaise main. Si vous misez gros au moment du river, votre adversaire est susceptible de passer.

Par conséquent, la seule façon de l’inciter à enchérir le pot consiste à faire une petite mise de façon à ce que votre adversaire pense que la cote du pot lui est suffisamment favorable pour le convaincre de suivre le héros.

Quand miser de gros montants?

Quand miser de gros montants?

Vous devriez miser gros lorsque les probabilités sont fortes que votre adversaire passe s’il subit une grande pression. Supposons que vous relancez avec une main As-Jd et que seul le joueur avant déposé le big blind suit. Le flop donne Jh-9h-8s.

Il s’agit d’un bon moment pour miser un montant équivalant au trois quarts ou à la totalité de la valeur du pot, puisque votre adversaire suivra avec les mains les plus décentes par rapport au tableau. Et toutes ces mains comptent quelques possibilités qui permettraient d’obtenir la meilleure main possible au turn et au river.

Si vous misez gros à ce moment, vous investissez de l’argent alors que vous êtes dans une position favorable. Si vous enchérissez constamment le pot lorsque vous détenez la meilleure main, vous gagnerez à long terme.

Une autre situation exige de miser plus fortement qu’en temps normal : vous avez une main extrêmement forte, telle qu’une couleur constituée des meilleures cartes du tableau, et vous pensez que votre adversaire détient également une forte main, mais moins que la vôtre, comme une couleur composée de cartes inférieures.

Puisque vous savez que pratiquement personne ne passera avec une main comme Jc-8c sur un tableau Kc-7c-6c-4d-2s, vous pouvez misez gros, peut-être même deux fois la valeur du pot ou plus afin d’inciter votre adversaire à enchérir le pot au maximum.

Montant d’une relance

Montant d’une relance

La relance constitue un sujet incroyablement vaste qui s’étend bien au-delà de la portée du présent article. Toutefois, en général, vous devriez relancer d’un montant équivalant à 2,5 à 3 fois la mise de votre adversaire, pourvu que ce dernier ait fait une mise relativement standard. Par exemple, si votre adversaire mise 100 $ dans un pot de 150 $, relancez-le d’un montant entre 250 ou 300 $. Toutefois, si votre adversaire mise 25 $ dans un pot de 150 $, le relancer de 75 $ ne lui fait pas subir une pression suffisante. Lorsque vous vous trouvez devant une petite mise, vous voudrez en général relancer avec un gros montant, soit environ 225 $.

Lorsque vous faites une relance de valeur, vous devez toujours vous poser la question suivante : « Quel montant mon adversaire peut-il raisonnablement suivre avec une main pire que la mienne? »

Si vous bluffez, posez-vous la question suivante : « Quel montant dois-je relancer pour que mon adversaire passe avec cet éventail de mains? »

Vous constaterez que les meilleurs joueurs au monde excellent à placer leurs adversaires dans des situations difficiles. Pour ce faire, ils exercent une pression suffisante au bon moment. Déterminer quand appliquer cette pression constitue la partie facile. La partie difficile consiste à déterminer la quantité de pression à appliquer.

Mémoriser quelques lignes directrices vous aidera à mieux miser, mais vous devez également réfléchir davantage à ce que vous tentez d’accomplir avec chaque mise. Lorsque vous avez établi votre objectif, il devient un peu plus facile de déterminer la mise idéale.

Ne ratez pas mon prochain article qui traite des façons d’attribuer un éventail de mains à votre adversaire, ce qui vous permettra de prendre de meilleures décisions.

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Jonathan Little est un joueur de poker professionnel ayant accumulé plus de 6,5 millions de dollars de gains en direct. Il a également écrit 14 livres à succès sur la stratégie au poker.
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