Quelle est la force de ma main pré-flop

Apprenez comment l’évaluation de la force d’une main pré-flop est cruciale au NLHE. Découvrez les meilleures mains selon la position à la table.
January 1 2017

Vous êtes peut-être venu consulter cette chronique en espérant trouver une liste complète de toutes les mains pré-flop par ordre de valeur. Le problème, c’est qu’une telle liste n’existe pas.

Pour illustrer la situation, imaginez qu’on vous donne le choix entre les 3 mains suivantes lors d’une situation pré-flop all-in. Laquelle choisiriez-vous?

Le choix vous semblera peut-être facile, mais peut-être que non

Le choix vous semblera peut-être facile, mais peut-être que non. Ces trois mains sont des mains fortes. Alors, laquelle choisir?

Cela dépend de celle de votre adversaire. Faisons quelques calculs de probabilités.

Si notre adversaire a Th9h, nous préfèrerions avoir AsKh.

Mains possibles Probabilité de remporter le pot
Th9h 39,87 %
AsKh 60,13 %

Nous pouvons comprendre que notre main est ici nettement favorite. Toutefois, nous devons noter une chose intéressante : si notre adversaire a 22, nous serons désavantagés.

Mains possibles Probabilité de remporter le pot
AsKh 47,35 %
2d2h 52,65 %

Pouvons-nous donc en conclure que la meilleure main des 3 est 2d2h? Pas vraiment. Regardons ce qui se passe lorsque nous comparons 2d2h à Th9h.

Mains possibles Probabilité de remporter le pot
Th9h 53,50 %
2d2h 46,50 %

Si vous avez déjà joué à roche-papier-ciseaux, vous avez probablement déjà eu cette impression. Il n’y a pas de meilleure main parmi les 3, chaque main a sa faiblesse.

Nous pourrions conclure que AKo est probablement la main la plus forte des 3 puisqu’elle a le plus de chances de gagner. Mais cela implique de faire une certaine hypothèse selon laquelle la force d’une main est toujours basée sur l’équité du pot. Intuitivement, cette hypothèse semble sensée et logique, mais elle est en fait incorrecte.

Avant d’analyser ceci en détail, prenons le temps de faire un récapitulatif de toutes les cartes fermées disponibles et visualisons-les dans un tableau.

Cartes fermées en pré-flop

Remarquez que le tableau des cartes fermées ci-dessous est divisé en 3 sections distinctes. Cela peut ne pas sembler important pour le moment, mais cela améliorera vraiment notre lecture du jeu dans le futur.

La diagonale verte qui traverse le centre du tableau représente toutes les mains fermées avec une paire. Il y a 6 combinaisons différentes de chaque paire (incluant les couleurs) pour un total de 78 paires différentes.

Cartes fermées en pré-flop

Au-dessus, dans la partie de droite du tableau et colorées en cyan, nous retrouvons les combinaisons de couleurs des cartes fermées. Chaque case représente 4 combinaisons (de couleurs). Il y a 72 cases, pour un total de 286 différentes mains possibles.

Dans la partie gauche du tableau, nous retrouvons les combinaisons dépareillées. Chaque case représente 12 combinaisons. Il y a 72 cases, pour un total de 864 différentes mains possibles.

Remarquez qu’il y a 3 fois plus de mains dépareillées que de mains avec une possibilité de couleur. Ceci est important pour l’analyse du jeu post-flop. Il serait facile de se méprendre en regardant ce tableau et de croire que chaque moitié du tableau représente une quantité égale de mains, mais cela n’est clairement pas le cas.

Force relative

Si nous voulions avoir une idée approximative de la force d’une main pré-flop, nous pourrions dire que plus vous montez dans le tableau et que plus vous êtes vers la gauche, plus votre main pré-flop est forte.

Par contre, il y a d’énormes exceptions à cette règle générale, puisque nous avons vu précédemment qu’une main en bas à droite (p. ex. 22) pouvait être plus forte qu’une main en haut à gauche.

La force d’une main pré-flop dépend du scénario auquel nous avons à faire face et des différentes situations dans lesquelles nous pouvons nous retrouver. Voyons ici quelques exemples.

La situation est importante!

Nous nous sommes concentrés essentiellement sur la force d’une main pré-flop par rapport à une autre main pré-flop.

Néanmoins, afin de prendre la meilleure décision avant le flop, nous devons considérer la force de notre main de départ face à l’éventail de notre adversaire.

Nous devons nous concentrer sur deux choses :

  • les positions;
  • les actions.

Imaginez que nous jouons en position du BTN (le bouton) face à un UTG (« Under The Gun », celui qui joue après le big blind). Celui-ci ouvre avec 3 bb (3 fois le big blind) et que les piles sont de 100 bb. Nous avons AhTc en main.

À cette position, cette main est plutôt marginale et nous recommandons simplement de passer.

Mais jouons un peu avec les positions et prétendons que notre adversaire ouvre les mises en position du cut-off (CO).

Son éventail d’ouverture sera grosso modo deux fois plus large et ATo devient en fait assez fort. Il est clair qu’il faudra se défendre dans la majorité des cas, soit en suivant ou en surenchérissant (3 betting).

L’énorme erreur que les joueurs font est d’évaluer leur main sans tenir compte de leur position ou de celle de leurs adversaires autour de la table. Ils pourraient par conséquent dire quelque chose comme « pré-flop, je défendrai les 25 % des meilleures mains, et ce, peu importe ce qui se passe ».

22+, A2s+, K8s+, Q9s+, J9s+, T8s+, 97s+, 86s+, 75s+, 65s, 54s, 43s, 32s, ATo+, KTo+, QTo+, JTo

(Notez que les 25 % des meilleures mains ressemblent à ça. Les éventails pré-flop sont souvent représentés dans ce format, il vous sera donc utile de vous familiariser avec ce format.)

L’action doit aussi être prise en considération. Imaginons que l’UTG ouvre avec une relance de 3 bb et que nous décidons de surenchérir (3 bet) avec notre AcKd.

Notre adversaire décide de surenchérir aussi (4 bet). C’est important de constater que la plupart des joueurs ne surenchérissent (4 bet) pas depuis la position UTG sans AA/KK. Notre main AKo a très peu de chances d’être gagnante même s’il s’agit d’une bonne main. C’est une très bonne main dans l’absolu, mais, en fonction des possibilités de notre adversaire et de son action, notre main est rétrogradée à une main marginale. La meilleure décision est probablement de passer.

Cependant, jouons encore une fois avec les positions. Cette fois-ci, CO ouvre, nous renchérissons (3 bet) et il fait de même (4 bet). Notre AKo est en bien meilleure position contre les possibilités plus larges de CO. La meilleure option serait normalement de poursuivre avec un 5 bet all-in pour une pile de 100 bb.

Le plus tard sera le mieux

La position de notre adversaire n’est pas la seule à jouer un grand rôle dans notre prise de décision. En gros, plus notre position à la table se trouve vers la fin, plus notre éventail de jeu est grand.

C’est pourquoi nous allons normalement jouer une main comme A7o du bouton si le pot n’est pas ouvert, mais ne devrions pas passer instantanément sur une telle main en position UTG.

Il y a quelques raisons à cela. La première est que plus notre position à la table se trouve vers la fin, moins de joueurs auront à jouer après nous. Il y a donc moins de probabilités qu’un de nos adversaires possède une main de qualité.

La deuxième raison est directement liée à la position. Certaines positions autour de la table sont favorables au jeu post-flop. Le meilleur exemple est le bouton. Cette position est toujours bonne en post-flop, peu importe ce qui se passe au pré-flop. Ainsi, lorsque nous disons que « le plus tard sera le mieux », nous ne parlons pas des mises à l’aveugle (les blinds). Même si la petite mise à l’aveugle (small blind) joue après le bouton en pré-flop, elle ne sera jamais en bonne position en post-flop. Pour cette raison, le small blind est considéré comme la pire position sur la table.

Les genres d’adversaire

Notre gamme de jeux pré-flop varie aussi selon les joueurs à la table. Un principe général est que nous pouvons jouer avec un peu plus de largesse lorsqu’il y a des joueurs plus faibles à la table.

Par exemple, nous sommes en position UTG avec Ad7d et nous passerions normalement en pré-flop. Toutefois, un coup d’œil autour de la table nous indique que les joueurs au SB et au BB sont particulièrement faibles. Même si notre main n’est pas une main sur laquelle nous miserions normalement, nous pouvons faire une exception pour tenter d’exploiter la faiblesse des nos adversaires.

Un autre principe à garder à l’esprit est que, en sachant que notre adversaire suit la plupart du temps, nous préférerons des mains à forte équité (Ax, Kx, etc.) plutôt que des mains à fortes possibilités spéculatives (63s, etc.). Nous n’arriverons très souvent pas à faire passer un « suiveux » (on les appelle « calling-station » en anglais), mais cela n’a pas d’importance quand notre as ou notre roi pourraient nous donner la main gagnante. Ce n’est pas une excellente idée de checker sur une main dont le 6 est la plus haute contre un « suiveux » : nous savons que nous ne gagnerons jamais, mais, en même temps, nous ne pouvons le bluffer. Nous aurons donc tendance à ne pas jouer ces mains pré-flop.

En assumant que notre adversaire jouera sa main post-flop, nous allons préférer les mains plus spéculatives et qui ont de plus grandes possibilités, car nous pouvons les utiliser pour faire des semi-bluffs intéressants.

L’utilisation de la logique

En voyant qu’il est impossible de créer une liste des cartes fermées par ordre de force, nous devons accepter le fait que le poker est un jeu de prise de décision dynamique.

Une bonne main pré-flop dans une situation donnée ne sera pas automatiquement une bonne main dans une autre situation.

L’important lorsque nous prenons des décisions sur le pré-flop est de nous assurer d’être rationnel et d’utiliser la logique au mieux de nos capacités. Si nous nous attardons à notre position, aux actions pré-flop, à la grosseur des piles et aux genres d’adversaires, nous devrions être capables de faire des choix éclairés en fonction de nos possibilités pré-flop.

About the Author
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Chad Holloway est un gagnant du bracelet 2013 de la World Series of Poker et le directeur des médias du Mid-States Poker Tour. Auparavant, il a passé six années à parcourir le monde en tant que rédacteur en chef et reporter en direct pour PokerNews. 

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